Les interdictions de fumer outrepassées par les cigarettes électroniques

Effet de mode ou révolution, nouvelle menace ou solution pour les fumeurs ?

Les e-cigarettes se sont fait leur place dans la société.

Est-ce qu’elles devraient faire partie de la liste des produits de tabac ? Est-ce qu’elles devraient être considérées comme des médicaments ou est ce que ceux sont tout simplement de nouveaux outils pour lutter contre le tabagisme ? Pour l’heure, ce petit gadget fumeux soulève encore de nombreux questionnements.

Lorsqu’on parle d’une e-cigarette, on se réfère à une nouvelle façon de fumer : plus discrète et plus saine par rapport à la cigarette traditionnelle. « Maintenant, personne ne sait ni où vous fumez ni ce que vous fumez », affirment certains utilisateurs.

Grâce à l’existence des cigarettes électroniques, les fumeurs profitent désormais de plus de liberté. Par exemple, à bord des avions de certaines compagnies aériennes, vapoter une e-cigarette pourrait être actuellement plus facile qu’utiliser un simple téléphone portable.

Selon certains experts,  l’avènement de la cigarette électronique commence à nuire à tous les efforts déployés depuis une décennie pour le respect de l’interdiction de fumer dans les lieux publics. Ces experts sceptiques pensent que cela pourrait également contribuer à une augmentation du tabagisme chez les mineurs, de l’utilisation de la marijuana et le développement d’autres activités illégales de ce genre.

Ces petits appareils inventés en 2003 fonctionnent grâce à des batteries et émettent de la vapeur au lieu de la vraie fumée. Les cigarettes électroniques ne produisent alors ni odeur de tabac brûlé comme la cigarette traditionnelle, ni cendres. Les adeptes de ce produit qui est devenu très populaire seulement en quelques années disent que grâce aux innovations technologiques qu’il intègre, il est vraiment discret dans son utilisation et moins nocif. Les vapoteurs peuvent très bien « vapoter » où ils veulent, et quand ils veulent, sans attirer l’attention des autres et sans incommoder leur entourage.

Cependant, les législateurs et les responsables de la santé publique craignent que les e-cigarettes rappellent les cigarettes traditionnelles dans les zones non-fumeurs et attirent ainsi les enfants. Selon eux, le fait qu’on connaîsse encore mal les composants réels des e-cigarettes laisse place à une autre crainte : les cigarettes électroniques pourraient contenir autre chose que la nicotine, peut être d’autres substances illégales.

« Aimeriez-vous voir un enfant de 15 ans avec un vaporisateur ressemblant à une e-cigarette, mais qui contient de l’herbe, une version liquide de la marijuana? », reproche Jeffrey Sanchez, un représentant de l’Etat du Massachusetts. Jeffrey Sanchez avait rédigé un projet de loi interdisant aux jeunes d’acheter des cigarettes électroniques et celui interdisant de fumer dans les lieux publics et dans les lieux de travail. « Vous pouvez vaporiser n’importe quoi sous forme liquide», estime-t-il. Maintenant que 20 États et Washington DC ont légalisé la marijuana pour l’usage médical, le Massachusetts et d’autres états se préparent à l’ouverture des dispensaires qui vont vendre des solutions de cannabis à vaporiser. Il est vrai qu’il est difficile de distinguer les e-cigarettes des vaporisateurs de marijuana. Thomas Kiklas, le représentant d’une association d’utilisateurs de cigarettes électroniques, qui représente aussi l’industrie de l’e-cigarette a déclaré qu’aucun de ses membres ne fait l’usage de la marijuana: «C’est quelque chose de très différent, » a-t-il annoncé.

Il existe pourtant bien des entreprises qui produisent les deux types de produits. Il y a par exemple la compagnie Rapid Fire marketing RFMK qui fabrique le vaporisateur CannaCig. «La réalité est, qu’il s’agisse de cannabis ou de tabac, on pourrait utiliser n’importe quoi dans un vaporisateur afin de transformer ce qui est habituellement fumé en une vapeur», a expliqué son porte-parole, Rick Lutz. «Vous pourriez sortir d’un restaurant, avoir un bonne dose de cannabis avec les effets voulus mais sans la fumée», a-t-il ajouté. Mais cette société a mis en place une promotion plus orientée vers les vapoteurs que vers les fumeurs de cannabis.

L’une des raisons qui a poussé l’état à faire beaucoup d’efforts pour déterminer une réglementation et encadrer la nouvelle industrie de l’e-cigarette est le fait que des utilisateurs d’e-cigarettes peuvent « vapoter » partout et discrètement : dans les locaux de travail, dans les bars et même à bord des avions…Bref, dans des endroits où fumer est généralement interdit. Selon la loi actuelle dans le Massachusetts,  » je ne peux pas allumer une cigarette, mais je peux allumer mon e-cigarette dans le couloir d’un établissement scolaire», dit Jeffrey Sanchez, ajoutant qu’il ne serait même pas en mesure d’empêcher les membres de la Chambre du comité de santé publique, dont il est le président, de fumer pendant les réunions dans son bureau.

Mais ces derniers temps, la préoccupation à propos des e-cigarettes a surtout porté sur les jeunes étant donné que dans de nombreux États, les mineurs peuvent acheter ces produits sans vérification de la pièce d’identité, tandis que les ventes de cigarettes traditionnelles et du tabac sont réservées à ceux qui ont plus de 18 ans. En effet, le nombre de mineurs qui ont utilisé des e-cigarettes aurait plus que doublé pour atteindre près de 2 millions de collégiens et lycéens entre 2011 et 2012, selon un rapport publié la semaine dernière par le Centers for Disease Control and Prevention (CDC).

La où les lois interdisent l’acte de fumer, certaines personnes semblent utiliser des e-cigarettes uniquement pour les bafouer. Alors que l’acteur Alec Baldwin a été expulsé d’un avion en 2011 pour avoir défié l’interdiction d’utilisation d’appareil électronique à bord en faisant des jeux sur smartphone dans les toilettes, des passagers déclarent aujourd’hui qu’ils n’ont pas été inquiétés en vapotant leurs e-cigarettes dans les toilettes ou en restant dans leurs sièges.

Le propriétaire et Président d’une société qui vend des e-cigarettes haut de gamme a même déclaré qu’il avait un projet pilote qui vise les clients qui souhaitent utiliser l’e-cigarette dans le cockpit, pour les grandes compagnies aériennes.

Les e-cigarettes sont elles vraiment aussi dangereuses que les cigarettes traditionnelles à tabac ? Pour l’heure, les avis sont très départagés. La cigarette électronique semble ouvrir un autre débat. Les utilisateurs s’en tiennent aux faits et aux bienfaits du produit dont ils bénéficient chaque jour

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