La cigarette électronique fait un malheur auprès des détenus américains

La cigarette électronique connaît un succès indéniable en dépit du combat acharné qui a lieu dans le milieu entre les groupes du tabac, les politiciens, les scientifiques et ceux qui sont pour son développement. Stars de cinémas et autres célébrités, quelques millions de fumeurs… et maintenant… la reine du vapotage séduit également les prisonniers !

De grands exemples illustrent cette prouesse de la cigarette électronique dans les centres de détention. Une dans l’Illinois et deux autres dans le Tennessee de l’Est.

Selon un rapport de la NBC (National Broadcasting Company), les cigarettes électroniques sont désormais autorisées dans deux prisons du comté du sud de l’Illinois tandis que d’autres prisons du même comté de cet État envisagent de prendre des mesures restrictives.

Alors que les prisons interdisent généralement aux détenus de fumer des cigarettes, deux comtés, celui de Saline et le comté de White, dans le sud de l’Illinois leur laissent la liberté d’utiliser les nouveaux inhalateurs de nicotine à vapeur. D’autres comtés comme comtés Williamson, Wabash, et ??Franklin envisagent aussi la même disposition.

Les prisons de certains Etats utilisent les e-cigarettes pour réunir des fonds pour les programmes d’emprisonnement.

L’administrateur de la prison du comté White, Cobb Randy a expliqué que cette option permet aussi de limiter la contrebande tout en remontant le moral des détenus. « Je pense que c’est une tendance que tous les pays finiront par adopter », a-t-il dit déclaré dans le journal Lee Enterprises

Pour sa part, Brian Bennett, l’administrateur de la prison du comté de Saline indique qu’il n’y a pas eu le moindre problème. « Au début, j’étais contre cela mais jusqu’ici, je n’ai pas constaté de problèmes avec son utilisation », a déclaré Bennett.

Cependant, le Département des services correctionnels de l’Illinois a interdit la vente du produit dans les prisons et selon le porte-parole de l’IDOC (Intermédiate Document), Tom Shaer, cette politique d’interdiction pourrait être maintenue dans ce type de lieux.

De son côté, l’American Lung Association de l’Illinois a affirmé qu’elle est « profondément troublée » par le fait qu’on autorise les e-cigarettes dans les prisons tout simplement pour gagner de l’argent. Elle a déclaré dans un communiqué qu’elle « exhorte les dirigeants du comté à trouver une autre façon de soutenir la prison, qui ne mettrait pas en péril la santé des détenus et du personnel. »

Les cigarettes électroniques gagnent aussi en popularité au sein de la prison du Tennessee de l’Est. Le shérif du comté de Greene, Steve Burns a introduit les cigarettes électroniques le 16 Septembre dernier.

En réalité, pour l’administration, la vente de cigarettes électroniques dans les prisons est une stratégie utilisée pour diminuer le nombre de cigarettes de contrebande. Ainsi, tous les profits réalisés pourront être directement versés dans les fonds généraux de la prison. Ils vendent près de 20 e-cigarettes par jour à 10 dollars (environ 7, 39 euros) l’unité.

L’agent des services correctionnels, Jason Armstrong vend les cigarettes électroniques pour les détenus. La première commande était constitué de100 e-cigarettes. Armstrong a dit que le stock était très vite épuisé et que par conséquent, la deuxième commande était déjà trois fois plus importante. Ils ont pu écouler plus de 500 e-cigarettes depuis Septembre. Armstrong et Burns ont tous les deux un grand espoir de voir la contrebande des cigarettes à tabac diminuer grâce aux e-cigarettes. « Ce qui compte le plus pour nous est la charge de travail de notre personnel. Cette vente contribue à apaiser cela. La plupart des prisons en manquent de toute façon», a déclaré le shérif Burns.

Le comté du Claiborne a commencé à vendre les e-cigarettes il y a trois mois. Selon le Lieutenant Larry Martin, cela aurait aidé à soulager la frustration ressenti par les détenus qui les amenait souvent à se battre entre eux. La prison de ce comté vendrait près de trois douzaines d’e-cigarettes chaque jour. Tous les bénéfices des ventes vont directement dans les fonds budgétaires de la prison, exactement comme pour la prison du comté de Greene.

Pour l’heure, on peut aussi parler d’un vide juridique aux Etats-Unis concernant les e-cigarettes mais aux dernières nouvelles, le sort de ce produit high-Tech sera défini l’année prochaine, en 2014.

Comme dans les pays européens, les différents groupes et associations américains formés par des professionnels ou de simples consommateurs font tout pour sensibiliser les autorités du risque que présenterait la suppression ou le blocage du développement d’un tel produit, qui constitue aujourd’hui un grand espoir pour gagner la lutte contre le tabagisme dans le pays et aussi dans le monde entier. La cigarette électronique pourrait sauver des milliers, voire de millions de vies.

Le professeur Jean-François Etter, auteur de plusieurs livres sur la cigarette électronique, a toujours surveillé l’évolution de l’histoire de ce produit novateur. «Les producteurs de cigarettes paniquent… Ils craignent l’effet Kodak (pour faire référence au retard technologique pris par la marque face au numérique). Une de leurs réactions est de cannibaliser leurs propres produits en rachetant des marques d’e-cigarettes (comme Imperial Tobacco, qui a racheté le brevet du fabricant d’e-cigarettes chinois Dragonite en 2013).», relate-t-il dans l’un de ses ouvrages.

Pour l’heure, chaque pays a sa propre manière de gérer les choses. Si certains ont totalement banni le produit de leur territoire, d’autres ont une politique plus souple et il y en même qui ont choisi de laisser les e-cigarettes circuler librement… et pour cause