Les cigarettes électroniques pourraient sauver des millions de vies

Les cigarettes électroniques délivrent de la nicotine sous forme de vapeur qui peut être inhalée. Aujourd’hui, la cigarette électronique possède à son actif un très grand nombre d’adeptes.  

Les scientifiques pensent que si tous les fumeurs dans le monde quittaient la cigarette tueuse à tabac pour les cigarettes électroniques, cela pourrait sauver des millions de vies. Au Royaume-Uni on enregistre actuellement environ 100.000 décès par an attribuables au tabagisme. A travers le monde, la totalité des dépenses liées à ce grand fléau est estimé à plus de cinq millions d’euros. Actuellement, les chercheurs espèrent que l’utilisation croissante des e-cigarettes pourrait limiter voire faire disparaître certaines de ces pertes.

Mais certains groupes avertissent que les e-cigarettes pourraient normaliser l’acte de fumer.

Selon l’estimation de l’ASH (Action on Smoking and Health), le nombre des utilisateurs de ce petit gadget à vapeur atteint également les 700.000 au Royaume-Uni. Certains utilisateurs combinent le « vaping » avec les cigarettes traditionnelles tandis que d’autres les substituent complètement.

De plus, des études récentes ont montré que les e-cigarettes peuvent être tout aussi efficaces que les patchs de nicotine pour aider les fumeurs à arrêter.

La cigarette électronique représente un espoir pour l’avenir : au lieu d’inhaler les substances toxiques contenues dans les cigarettes à tabac, les usagers de ce produit novateur inhalent de la nicotine liquide, purifiée, sous forme de vapeur.

Robert West, professeur de psychologie de la santé au Collège Universitaire de Londres, a déclaré aux délégués de la Royal Society lors du Sommet 2013 que grâce à ce produit hi-Tech,  » des millions de vie pourraient littéralement être sauvées».

Selon cet expert psychologue, la grande question est pourquoi la cigarette électronique est encore dans cette situation : au beau milieu d’un grand conflit d’intérêt et de divergence d’opinions ? « Je pense que l’objectif peut être atteint mais c’est un espoir, une promesse, et pas une réalité », a-t-il déclaré.

On pourrait également parler d’évolution quand on parle de la cigarette électronique. Ce point de vue a été repris par le Dr Jacques Le Houezec, un consultant privé qui a fait des recherches sur les effets de la nicotine et le tabac. Il a constaté qu’en tenant bien compte de tous les effets néfastes du comparateur principal de ce nouveau produit (le tabac), son utilisation ne devrait pas être fortement réglementée. «Nous avons exerçons dans le domaine depuis très longtemps, pour nous, il s’agit vraiment d’une révolution », estime le professeur Jacques Le Houezec.

«Les adolescents adorent essayer quelque chose de nouveau, de nombreux fumeurs essaient la cigarette électronique. Je préférerais qu’ils essaient des e-cigarettes plutôt que les cigarettes ordinaires » ajoute-t-il.

Beaucoup veulent maintenant que l’industrie de l’e-cigarette soit au plus vite réglementée. Une proposition de l’UE de réglementer les cigarettes électroniques comme un médicament a récemment été rejetée, mais au Royaume-Uni, le produit sera considéré comme un médicament à partir de l’année 2016.

Konstantinos Farsalinos, un expert de la santé de l’hôpital universitaire Gathuisberg, en Belgique, a déclaré qu’il est important pour éclaircir la situation de ce produit que sa régularisation soit mise en place « dès que possible ».

«Les entreprises se cachent toutes derrière l’absence de réglementation juridique et leurs tests sur leurs produits ne sont pas performants, c’est un gros problème. », constate-t-il.

Le professeur Farsalinos étudie les impacts sur la santé de la vapeur d’e-cigarette. Malgré l’absence de réglementation, il est resté positif sur les risques sanitaires liés à son inhalation.

Les e-cigarettes sont encore relativement nouvelles sur le marché, il est donc normal qu’il y ait encore peu d’études à long terme concernant leurs impacts globaux sur la santé.

Afin de disposer de données cliniques valables, un grand groupe d’utilisateurs d’e-cigarettes devrait être suivie pendant de nombreuses années mais sachant que de nombreux utilisateurs ont pour but d’arrêter de fumer, observer un grand groupe d’e-fumeurs pendant une longue période pourrait être difficile à réaliser.

Mais chez les rats au moins, une étude a montré qu’après avoir inhalé de la nicotine pendant deux ans, aucun effet nocif n’a été constaté. Il s’agit d’une étude qui a été réalisée en 1996, bien avant que les e-cigarettes n’apparaissent sur le marché qui a démontré ce fait. Selon le professeur Jacques Le Houezec, cette étude était déjà plutôt rassurante.

Préoccupé par l’augmentation de l’utilisation de l’e-cigarette, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a recommandé aux consommateurs de ne pas utiliser les e-cigarettes jusqu’à ce qu’ils soient considérés comme des produits vraiment sûrs. Selon l’OMS, les risques potentiels « restent indéterminés» et le contenu de la vapeur émise au cours du vapotage n’a pas été encore étudiée de manière approfondie.

La BMA (British Medical Association) a également demandé l’interdiction du vaping dans les lieux publics où les cigarettes traditionnelles sont bannies. Ils estiment qu’un cadre réglementaire solide est nécessaire pour «restreindre leur commercialisation, leur vente et leur promotion de sorte qu’ils soient réservés aux fumeurs comme un moyen de réduire et/ou de cesser de fumer, et n’attirent pas les non-fumeurs, en particulier les enfants et les jeunes.

Ram Moorthy, de la BMA, a déclaré que leur utilisation normalise le comportement de la consommation tabagique. « Nous ne voulons pas que le comportement soit de nouveau considéré comme normal et que les e-cigarettes soient utilisées comme une alternative dans les zones où les gens ne peuvent pas fumer », a-t-il déclaré à la BBC News.

Mais Lynne Dawkins, de l’Université de Londres, a déclaré que la réglementation allégée était importante et qu’elle doit être traitée avec prudence. Elle a ajouté que les e-cigarettes représentent une « alternative plus sûre viable » à offrir aux fumeurs.

« Nous ne voulons pas gâcher cette opportunité que nous avons pour superviser cette croissance sans précédent et l’évolution des technologies qui n’a pas été évaluée avant, nous devons faire attention de ne pas le zapper « .

Alors que la cigarette électronique pourrait sauver des vies, les débats entre scientifiques et lobbyistes font rage.

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