Etude de la vapeur des cigarettes électroniques avec le e-liquide

Dix années après son apparition, et même avec son grand succès à l’échelle planétaire, il existe encore pas mal d’inconnues autour du dispositif de la cigarette électronique. Ce produit nouveau mais déjà très populaire constitue une source de débat permanent. Est-elle dangereuse pour la santé, ne l’est-elle pas. Jusqu’à l’heure, on peut dire que les avis sur le sujet sont encore divisés et rien n’est encore fixé. Tout le monde attend impatiemment la mise en place d’une législation définitive ainsi que des réponses unanimes des scientifiques, ce qui est encore loin d’être le cas. Pourtant, il existe une question dont la réponse est absolument certaine : c’est un produit 100% sûr d’être moins dangereux que la cigarette traditionnelle fabriquée avec du tabac. Aucune combustion n’a lieu avec l’utilisation d’une e-cigarette et elle ne produit pas de goudron ni du monoxyde de carbone ou encore toutes les substances toxiques qu’on inhale en fumant. La cigarette électronique est éminemment moins nocive qu’une vraie cigarette.

Les autorités sanitaires restent quand même inquiètes sur l’effet de l’utilisation de ce produit novateur sur le long terme, notamment sur le e-liquide spécial utilisé dans l’appareil pour produire de la vapeur. On sait tous que de nombreuses études ont été déjà réalisées pour en savoir un peu plus sur la composition de la vapeur produite par la cigarette électronique et une autre étude vient d’être achevée. Il s’agit de celle du professeur Konstantinos Farsalinos, chercheur en cardiologie au Centre de chirurgie cardiaque Onassis, Kallithea, en Grèce, exerçant également au CHU Gathuisberg, Leuven, en Belgique. Le résultat de cette étude était déjà très attendu et a été publié dans le journal Inhalation Toxicology, il n’y a pas très longtemps.

Pour la réalisation de cette étude, les investigateurs ont procédé à l’observation des cellules vivantes exposées dans deux différents milieux de culture dont le premier avec de la vapeur de cigarette électronique et le second avec de la fumée de la vraie cigarette.

Le but de l’expérience était donc d’étudier et de comparer les effets de la vapeur à ceux de la fumée, sur un organisme vivant. Pour ce faire, les experts scientifiques qui ont travaillé sur cette étude, ont utilisé ce que l’on appel « test UNI ISO-10993-5 ». Il s’agit d’un protocole de mesure de la toxicité de la fumée de la cigarette à tabac et que ces derniers ont un tout petit peu révisé afin de l’adapter à la vapeur des e-cigarettes.

Le principe de réalisation de ce protocole consiste à aspirer une quantité donnée de fumée ou de vapeur et la faire « buller » par la suite dans une fiole contenant les cellules vivantes. Dans cette étude, « buller » signifie introduire un tuyau dans la fiole faisant office de milieu de culture en faisant passer la vapeur ou la fumée sous forme de bulles de gaz. Outre le milieu de culture principal, dit « normal », sans vapeur ni fumée, plusieurs autres milieux de culture sont préparés à l’avance mais cette fois-ci, il s’agit de milieux de culture contaminés, c’est-à-dire des fioles dans lesquelles a été « bullée » vapeur ou fumée. Les cellules vivantes utilisées sont des « BALB/3T3 », qui sont des cellules musculaires de souris, plus précisément, des cellules extraites sur des souris blanches lorsqu’elles sont encore des embryons. Grâce à ces nombreuses fioles, représentant des conditions expérimentales complètement identiques et bien précisées, les chercheurs peuvent facilement faire des comparaisons de résultats, même avec des écarts indéterminés de temps.

La première observation concerne le taux de survie des cellules sur 24 heures d’incubation, d’abord dans un milieu normal et une fois que ces cellules aient complètement tapissé le fond de la fiole d’une façon homogène, elles sont transférées dans un milieu contaminé par de la vapeur ou de la fumée. Après une période de 24 heures, on qualifie un milieu de culture de « cytotoxique » lorsqu’on constate qu’il y a moins de 70% de la population de cellules à avoir survécu.

Voici le schéma de courbes représentatives des résultats observés. Ce graphique représente le taux de survie de cellules fibroblastes BALB/MT3 en fonction de la dilution du milieu de culture contaminé par de la cigarette traditionnelle ou de la vapeur de cigarette électronique. Sur ce schéma, le seuil de toxicité de 70% de survie est représenté en pointillé.

Viabilité des cellules

Comme on peut l’observer, les courbes de viabilité sont presque toutes situées au dessus de cette valeur seuil. Mais ce qui est également mis en évidence sur ce graphique est le fait que les milieux de culture « contaminés » par la vapeur de la cigarette électronique ne peuvent pas être considérés comme toxiques pour les cellules.

Certes, on peut également constater que le milieu de culture contenant le goût café, représente exceptionnellement un taux de survie nettement inférieur qui est de 51% mais selon les auteurs de cette expérience, ceci pourrait s’expliquer par la présence d’autres espèces chimiques des arômes de café qui pourrait rendre le milieu un peu plus toxique. Ce qui importe ce sont les données sur la totalité des cellules cultivées dans l’ensemble des milieux de culture avec de la vapeur. Remarquablement, les différents taux de survie des individus cellulaires dans ces milieux dépassent tous les taux dans les fioles contenant de la fumée de tabac : il est 8 fois supérieur.

Ceci démontre donc que la vapeur de la cigarette électronique est beaucoup moins dangereuse que la fumée du tabac.

On peut en conclure qu’il s’agit d’un autre résultat d’étude très motivant pour les fumeurs souhaitant se débarrasser de la nocivité extrême de leurs cigarettes à tabac mais ceci représente aussi de l’espoir pour les fabricants de la cigarette électronique.

Les auteurs de la recherche tiennent toutefois à préciser que ces résultats ne s’appliquent pas nécessairement à tous les e-liquides qu’on peut trouver sur le marché fructueux de la cigarette électronique. Comme dans tous les business, il existe toujours les produits de contrefaçon et de ce fait, ce n’est pas impossible de trouver des e-liquides de très mauvaise qualité. Quoi qu’il en soit, de tels résultats seront toujours encourageants surtout pour les utilisateurs de la cigarette électronique.
Aujourd’hui, la cigarette électronique n’est plus accessible aux mineurs, y compris ceux qui sont déjà fumeurs et qui recherchent un moyen efficace et plus rassurant pour les aider à s’en sortir. Cette nouvelle loi est surtout basée sur le fait que ce nouveau produit en vogue pourrait inciter les jeunes et les moins jeunes à commencer à fumer du tabac. Mais rappelons qu’il n’existe jusqu’ici aucune étude sur le fait que la cigarette électronique représenterait une porte d’entrée vers la dépendance nicotinique ou vers le tabagisme.

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