Interdiction de la cigarette électronique aux mineurs en France

La cigarette électronique est un produit sensé remplacer la cigarette classique, ce produit dont les effets désastreux sur la santé et sur l’environnement n’est plus un secret pour qui que ce soit.

Mais la cigarette électronique se trouve actuellement piégée au milieu de mille et une controverses.

Il faut d’abord comprendre ce qu’est vraiment une cigarette électronique. La cigarette électronique est composée essentiellement de trois éléments : une batterie, une cartouche et un atomiseur. La batterie sert à alimenter l’appareil. C’est comme les piles de tous les appareils dits « électroniques ». Ensuite, c’est l’atomiseur qui contient une petite résistance qui sert à chauffer l’e-liquide et qui est par la suite vaporisée pour former la vapeur ressemblant beaucoup à la fumée dégagée par une cigarette traditionnelle. L‘e-liquide en question est contenu dans la cartouche. Une cartouche peut ou non contenir de la nicotine. Il y a aussi un capteur qui sert à détecter les aspirations faites par l’utilisateur de la cigarette électronique et qui déclenche l’émission de la fumée électronique. La chaleur de la résistance est régularisée par un microprocesseur.

Pour de multiples raisons, la cigarette électronique suscite aujourd’hui un grand débat. En France, à cause de la grande ampleur que prend la consommation de ce produit tendance, les autorités ont travaillé pour mieux l’encadrer car à cause de la confusion qui persiste autour de son innocuité et de son efficacité, mieux vaut selon eux jouer la carte de la prudence.

Àux dernières nouvelles, les députés de l’Assemblée Nationale ont voté pour la loi d’interdiction de la vente de la cigarette électronique aux mineurs.

Désormais, ce sera donc à la fois « ni tabac et ni cigarette électronique » pour les mineurs. Un amendement PS interdit donc actuellement la vente de dispositifs et des cartouches pour e-cigarettes aux moins de 18 ans. Cela fait partie du projet de loi sur la consommation dans le pays.

Rappelons-nous que c’est la ministre de la Santé Marisol Touraine, qui avait annoncé le mois dernier son intention de soumettre la cigarette électronique aux mêmes règles que le tabac. Elle a annoncé publiquement qu’il fallait rester prudent vis-à-vis de la cigarette électronique car «ce produit qui n’est pas banal» et que ce gadget «incite des jeunes» à fumer. La Ministre a aussi souligné qu’elle souhaite vraiment interdire le vapotage dans les lieux publics et a même annoncé qu’elle travaillait déjà sur «une circulaire interdisant la publicité» de ce produit, comme pour les cigarettes à tabac.

La cigarette électronique doit être interdite aux mineurs car c’est un moyen facile pour commencer à fumer, selon la Ministre de la santé et cette théorie est soutenue par les experts scientifiques qui ont rédigé la liste des 28 recommandations sur la cigarette électronique. Une équipe de professionnels menée par le Professeur Bertrand Dautzenberg et qui a été mandatée par la Direction générale de la santé.

Souvenez-vous également qu’au départ, lors de la journée mondiale sans tabac du 31 mai, la Ministre préconisait seulement l’interdiction de la vente des e-cigarettes aux mineurs de moins de 16 ans, et non aux moins de 18 ans. Elle a annoncé cette décision sur France Info. Mais le fait est que l’amendement PS qui vient d’être voté ce jeudi 27 juin est encore plus restrictif. Toutefois, Madame Marisol Touraine a tempéré sa décision en assurant que cette recommandation ne visait pas l’interdiction générale du produit. «La cigarette électronique peut être un bon instrument pour aider des fumeurs à arrêter. C’est pour ça que je ne veux pas l’interdire. Mais pour ceux qui ne fument pas, ça peut être la manière de commencer», expliquait-elle.

La Ministre a aussi néanmoins tenu à rappeler que le tabac est un grand fléau qui tue

73 000 personnes chaque année. Madame Marisol Touraine soulignait également qu’elle était tout à fait consciente de l’ampleur du ravage du tabagisme. Elle mobilise la population française à lutter contre ce désastre : «comme on a su le faire il y a quelques années avec la sécurité routière», exprimait-elle. «Les jeunes et les femmes enceintes fument trop», lançait-elle comme remarque.

Quant aux utilisateurs de la cigarette électronique, ils ne restent pas les bras croisés surtout qu’ils n’ont pas du tout été considérés par les fameux experts. Ils ont en effet décidé d’entrer en résistance face à ces mesures restrictives qui pourrait nuire à leur profit. Des ténors du milieu de la cigarette électronique ont rédigé un texte commun pour riposter : «Nous appelons tous les utilisateurs de cigarettes électroniques à faire entendre leur voix et leur volonté de se libérer de la cigarette. Une nouvelle ère s’ouvre et nous ne resterons pas dans le passé, prisonniers du tabac», expliquent-t-ils.

Outre l’enjeu sanitaire, la cigarette électronique constitue également un grand enjeu économique. Le professeur Bertrand Dautzenberg estime qu’il y aurait déjà 7% de la population adulte qui a déjà essayé la cigarette électronique en France. Ce qui est loin d’être négligeable. La vente de ce produit novateur explose d’une façon spectaculaire car seulement en une année, son chiffre d’affaires est passé de 40 M€ à 100 M€.

Quoi qu’il en soit, on se demande sur quelles études fiables la théorie comme quoi la cigarette électronique pourrait inciter les mineurs à fumer repose exactement ? A-t-on réellement mesurer les risques potentiels ?

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