Les vendeurs remettent en question l’interdiction des e-cigarettes aux mineurs

La cigarette électronique est un petit appareil devenu très à la mode actuellement. Mais surtout, la cigarette électronique fait l’objet d’un grand débat sans fin. De ce que l’on peut lire partout dans les médias, le succès de la cigarette électronique auprès des fumeurs est vraiment encourageant, surtout ces derniers mois. A cause de cette monté en flèche de la demande, le nombre de boutiques qui vendent essentiellement ce produit ne cesse également d’augmenter. De nouvelles boutiques s’ouvrent par dizaine et encore plus dans les grandes villes.

Rappelons que la cigarette électronique est seulement vieille d’une dizaine d’années. C’était un certain Herbert A. Gilbert qui avait déposé le premier brevet dès 1963, mais ce fût sans succès. Ce n’était qu’après que le pharmacien chinois ait mis au point un tout premier prototype et s’était allié à Golden Dragon Holdings afin de mettre en vente la toute première cigarette électronique, en 2005 que le produit a commencé à se faire connaître. Depuis le début de son histoire, la cigarette électronique a été conçu dans l’idée de remplacer la maudite et à la fois bien aimée cigarette tueuse, celle qui est manufacturée et est fabriquée avec du papier et du tabac.

Dans ces temps, personne ne pouvait encore imaginer que ce petit gadget fumeux allait devenir un produit à grand succès, seulement dix années plus tard. Les statistiques des économistes sur les chiffres d’affaires du marché de la cigarette électronique montrent vraiment qu’il s’agit d’un business devenu très important. Aux Etats- Unis par exemple, les analystes estiment le nombre des utilisateurs de la cigarette électronique ou e-cigarette à 2,5 millions de personnes, dont tous des fumeurs ou bien des ex-fumeurs. Les statistiques du cabinet Statistic Brain mettent aussi en lumière que les e-cigarettes sont efficaces pour aider tous les fumeurs qui souhaitent arrêter le tabac. Leurs études ont en effet montré que 31% des individus qui ont fait un test avec le produit ont pu abandonner complètement leurs cigarettes traditionnelles après environ six mois de vapotage. Quant aux données économiques, ils sont également très prometteurs. Les analystes estiment le chiffre d’affaire dégagé par le fructueux marché de la cigarette électronique à 20 millions de dollars en 2008 et compte tenu de son succès grandissant, ce chiffre d’affaires pourrait bien grimper jusqu’à une dizaine de milliards de dollars pour l’année 2017.

Ce grand essor de la vente des e-cigarettes a amené tous les acteurs économiques à se lancer sur le créneau. Il n’y a pas très longtemps, les grands groupes du tabac ont commencé petit à petit à investir dans le business des e-cigarettes. La cigarette électronique est devenue une vraie tendance. Il existe de plus en plus de goûts et de modèles. Les noms des différentes marques pullulent dans le monde entier.

La cigarette électronique est disponible dans plusieurs secteurs de vente : dans des boutiques spécialisées, sur Internet ou chez les buralistes. Dans certains pays, on trouve également la cigarette électronique en pharmacie ou dans un supermarché. Le leader des fabricants la cigarette électronique aux Etats-Unis est pour l’instant la société NJOY, et l’ensemble des autres marques occupent seulement 41 % du marché.

On peut dire que le commerce de la cigarette électronique est un business bien plus intéressant d’un point de vue financier. Mais…il y a toujours un mais…mais il semble bien que ce sont aujourd’hui les buralistes qui veulent accaparer ce marché fructueux de la cigarette électronique.

En France, la situation de la cigarette électronique n’est pas la plus confortable. L’amendement du projet de loi sur la consommation vient d’être voté par les députés à l’Assemblée. Ce projet de loi stipule l’interdiction de vente de la cigarette électronique aux mineurs de moins de 18 ans. C’est une nouvelle qui a suscité encore plus de polémique.

Cette fois, ce sont les vendeurs qui contestent.

Selon les vendeurs, contrairement à ce que disent les experts de l’OFT dans leur rapport et aussi à ce qu’affirme la Ministre des affaires sociales et de la santé Marisol Touraine, le fait d’interdire l’accès aux cigarettes électronique pour les mineurs n’est pas une solution pour les empêcher de fumer car ils trouveront toujours trouver un moyen pour continuer à s’en procurer. Les vendeurs pensent même que cette nouvelle loi pourrait là l’inverse, leur éviter d’entrer dans le monde du tabac.

La Ministre de la santé disait que l’objectif de cette nouvelle règle sur la consommation de la cigarette électronique était de mettre en place un encadrement plus sérieux sur le produit, « dans les mêmes conditions que la cigarette et le tabac ». Madame Marisol Touraine veut donc soumettre la cigarette électronique sans tabac à la même législation que la cigarette traditionnelle à tabac dont les effets néfastes n’est plus un secret pour tout le monde. A ce propos, la Ministre n’a pas hésité à dire : « Pas de publicité dans les journaux, le métro ou sur les affiches, pas de vente aux mineurs, et ça entrera en vigueur rapidement » pour la cigarette électronique !

Encore une situation contradictoire puisque la cigarette électronique ne contient pas de tabac. Elle ne produit pas une fumée nocive comme la cigarette dite « normale ». De plus, la cigarette électronique est moins coûteuse. Même si on parle de manque de preuves de son efficacité et de manque d’études scientifiques sur ses effets sur la santé, personne ne peut nier jusqu’à l’heure qu’elle est nettement moins dangereuse qu’une vraie cigarette. Parmi son million d’adeptes en France, nombreux sont ceux qui témoignent de leur satisfaction sur les forums via internet ou dans les journaux. Il est certain que la cigarette électronique aide les fumeurs à lâcher prise sur la cigarette tueuse et à donc réduire significativement leur dose de nicotine.

Ce que disent les vendeurs sur cette nouvelle loi semble vrai si l’on entend ce qu’en pensent les jeunes. Une adolescente de 16 ans lance par exemple « Ma mère me les achète », quand on l’interroge sur le sujet. La plupart des jeunes semblent un peu étonnés par ce nouvel amendement. « On m’a toujours dit que c’était déjà mieux que fumer une cigarette normale », argumente l’adolescente. Comme elle, tous les jeunes pourraient aussi contourner facilement cette nouvelle législation. Ils trouveront toujours d’autres trucs et astuces pour se procurer une cigarette électronique s’ils le voudraient. Ce sera exactement comme ce qui se passe pour l’alcool, le tabac et d’autres drogues. Leur fournisseur ? Si ce n’est pas Maman, ce sera un copain en âge d’en acheter ou quelqu’un d’autre ayant l’autorisation.

Face à tout cela, les vendeurs pensent que cela ne va rien changer d’interdire la vente de la cigarette électronique aux mineurs. Par contre, cela pourrait empêcher de sauver les jeunes qui sont déjà fumeurs et qui sont motivés pour arrêter grâce à la cigarette électronique. Une vendeuse dans une boutique pour e-cigarettes à Paris explique que la plupart de clients mineurs qui vient s’approvisionner chez eux sont souvent accompagnés de leurs parents et que ce sont pratiquement tous « des jeunes qui fument déjà et qui veulent s’en tirer ». « C’est impossible, on est des centaines de magasins en France. On sait que les effets seront moins néfastes que la cigarette » reproche la vendeuse.

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